Sentier des Mines du Mont Chemin
Sentier des Mines du Mont Chemin
Sentier des Mines du Mont Chemin
Permis de fouille
Concessions
Le fer
Le plomb et la fluorine
Le plomb argentifère et la fluorine
Le marbre
Le quartz
Conclusion
Le plomb et la fluorine

L’Ile à Bernard ou les Trappistes


Contexte géologique


 

 

Le gisement est typiquement hydrothermal. Des filons de grande continuité ont injecté les gneiss du massif du Mont Blanc. La fluorine est intimement liée au quartz et à la calcite. La minéralisation semble être antérieure à la formation des Alpes.

La galène représente quelques pour-cents du filon de fluorine et l’argent est contenu à raison d’environ 100 grammes par tonne de galène. Parmi les minéraux accessoires, on peut citer la blende, la greenockite, la barytine, la chalcopyrite, l'hématite, l’azurite et la malachite15.


 

 

15 DE WEISSE G., 1983. Histoire de la mine des Trappistes, Minaria Helvetica, 3, 35-40 et WEHRLI L., 1921, Der Flusspat von Sembrancher im Wallis, Schweiz, Min. und Petr. Mitt. I, 1-2, 160-212.
Archives de G. de Weisse: Rapport n°1 sur l'état de la mine des Trappistes, Sembrancher (24.3.1941). Rapport n°2 sur la concession de spath-fluor du Mont-Chemin (11.5.1941). Rapport sur le gisement de spath-fluor des Trappistes (1.6.1942). Journal des travaux aux Trappistes (1944). Rapport sur la mine de spath-fluor
«Les Trappistes» (31.1.1944). Rapport sur la mine de spath-fluor des Trappistes (2.11.1945). Le spath-fluor de Sembrancher. Analyses de spath-fluor - Les Trappistes-Sembrancher, mai-juin 1941 (13.12.1962). Gaillard J.-C., 1968: le spath-fluor de Sembrancher - visite du 9.7.1968. Alusuisse (11.7.1968). Lazerges Georges: annexe à mon rapport du 17.10.1927 sur le gisement de galène et fluorine de la mine des Trappistes, près de Sembrancher (Suisse) (Paris, 22.12.1927).
M. Droin, banquier à Genève, avait hérité de son beau-père, M. Boissonnas, diverses mines dans le monde. A côté du Mont-Chemin, il y avait des mines d'or en Roumanie et au Vénézuela. Ces mines avaient été signalées à M. Boissonnas par le professeur Duparc de Genève. Après la guerre, le gouvernement roumain ayant constaté la présence d'uranium dans les mines d'or, offrit à M. Droin un montant important. Avec un flair étonnant, M. Droin fit avec cet argent l'acquisition du dernier gisement de bauxite important du Midi de la France, domaine convoité par toutes les grandes sociétés et parvint à l'amodier moyennant une taxe élevée à l'Electro-Chimie d'Ugine (Produits azotés de Martigny) acheteurs de notre fluorine. (Communication de G. de Weisse du 16.10.1987).

 

Exploitation

En 1499, l’évêque Nicolas Schiner, l’oncle de Matthieu, écrit à Georges Supersaxo à propos de mines de plomb de Vollèges. S’agit-il des Trappistes ? En tout cas, des bâtiments subsistaient en 1796 pour abriter pendant deux ans les moines exilés qui ont laissé leur nom à l’endroit.

L’ingénieur des mines de Bex, Albert Ginsberg, est tenté en 1815 de poursuivre les travaux que le châtelain Ludde avait entrepris avant lui. Pas moins de 300 mètres de galeries sont reportées sur un plan de Ginsberg en 1819. Joseph Gaillard et son ingénieur L. de Loriol reprennent l’exploitation de galène vers 186316.

Le regain d’intérêt à la fin de la Première Guerre mondiale est dû au professeur Léo Wehrli qui identifie la fluorine.

 


 





 

 

Elisabeth Lauper-Comtesse reprend une concession en août 1918 et en confie la direction à l’ingénieur W.C. Peel.

Le bureau de M. Peel situé près de l’entrée inférieure regorge de souvenirs des colonies anglaises des Indes: peaux de léopard, sagaies, etc. Il est peu soucieux des réserves en fluorine.
Il se limite à l’intérieur à l’extension du travers-banc inférieur sur une centaine de mètres grâce aux conseils de l’abbé Mermet du Landeron et de son pendule.

 


 

 
 

La cheminée qui relie les trois travers-bancs est dotée d’un escalier en bois de 70 mètres de haut avec plus de 290 marches. 475 mètres de vieilles galeries redeviennent accessibles en toute sécurité, en partie avec des voies Décauville.


 

 

Pour les bâtiments, Madame Lauper-Comtesse fait appel au plus célèbre architecte de la région, Casimir Besson de Martigny. Il fait construire un superbe hangar pour le concasseur, le broyeur, l’installation d’acéthylène, et les bureaux. Les installations techniques comprennent la forge, le fourneau et même un téléphérique.

Tout est prêt pour la vente de la concession. Mais personne n’y est intéressé. C’est la faillite. La banque Cuénod de Montreux qui a avancé les fonds reprend la concession en décembre 1921. Joseph Métral de Martigny et Xavier Haenni de Sion obtiennent les droits du Conseil d’Etat en septembre 1923. Ils cherchent rapidement des acquéreurs.

En 1927, la famille Boissonnas demande une option. Elle fait alors étudier le gisement par un ingénieur des mines de Paris, Georges Lazerges qui conclut à la rentabilité de la fluorine, de la galène et de l’argent. Lazerges escompte un bénéfice annuel de FF. 350'000,-- moyennant un investissement initial de FF. 3'000'000.--.


Les droits miniers sont donc rachetés en même temps que ceux du fer en janvier 1928. Et l’exploitation débute tout de suite par la construction d’une usine de concentration. Entre 1928 et 1931, la S.A. des Mines des Trappistes fait forer quelques 100 mètres de galeries et de puits sous la direction du géologue genevois Georges Ladame et de l’ingénieur A. Gmélin (fig. 3). Puis, l’activité minière cesse, faute d’être rentable.


Fig. 3 - Coupe à travers le filon des Trappistes


Alusuisse, alors dénommée Société Anonyme pour l’industrie de l’aluminium (SAIA), rachète la concession du Catogne et des Trappistes à la famille Boissonnas en 1941 et exploite 1 400 tonnes de minerai de fluorine concentré à 80% entre 1943 et 1945 après une sérieuse prospection menée par le géologue Godefroy de Weisse. Une centaine de tonnes de minerai titrant à peu près 30% de galène est stockée sur place. La SAIA loue en 1946 à J. Dionisotti une table vibrante pour récupérer le plomb, mais ces essais sont infructueux.
 

La SAIA travaille avec les ouvriers de l’entreprise Conforti, neuf en moyenne qui trient le minerai à la main. Le coût d’exploitation se monte à plus de Fr.150,-- la tonne de fluorine concentrée à 80%, alors que celle-ci est vendue Fr. 120,-- à des fonderies telles que Four Electrique à Bex, Von Roll à Gerlafingen, Klus, etc.

La fluorine des Trappistes ne convient pas pour l’industrie chimique, car la teneur en quartz et calcique dépasse les 2,5% tolérés.

En 1944, les deux concessions du Catogne et du Mont Chemin sont réduites à une seule, afin de diminuer la redevance annuelle. La SAIA renonce à ses droits miniers en février 1947. Ces droits sont repris par Joseph Dionisotti le 22 mai 1958 avec la concession de fer.

 


 

Les réserves de minerai sont difficiles à estimer. Seuls des forages permettraient de vérifier si le filon se poursuit sous le niveau phréatique, c’est-à-dire sous la Dranse.

 


 

 


 

 


 

 

 

16 De janvier 1850 à juin 1853, Jacques Boyet-Richard à Sion détient la concession. Elle passe ensuite à Charles Gosselin jusqu'en décembre 1856, qui la cède à la S.A. des Mines et Fonderies de Martigny-Combe. Cette société, dirigée par P.H. Rousselet-Duhamel, est saisie par le juge en janvier 1858. Charles Piota, notaire et J.-F. Ougier, ingénieur, deviennent détenteurs des concessions à cause de leurs créances et la revendent à Armand Serrec de Kervily en novembre 1858.
L. de Loriol utilise l'ancien couvent des Trappistes pour le lavage du minerai. Une procédure d'expropriation riche en rebondissements occupe M. Gaillard entre octobre 1863 et juillet 1864 pour déposer les déblais de la mine sur le terrain du juge Jean Arlettaz.
La concession devient ensuite la propriété d'Alexis Allet, de Loèche, conseiller d'Etat, de juillet 1874 à 1894.
A. Allet avait appartenu au Conseil d'administration de la S.A. des Mines et Fonderies de Martigny-Combe en 1857 avec Louis Barman, Antoine Cretton et Charles Piota.
Richard Tiebel, de Hanovre, concessionnaire des mines de Lötschental (Pb - Ag, Cu, Zn), possède les droits miniers d'octobre 1904 à 1905. (Sources: Archives cantonales, voir note 2).
 

 

Les gisements - Le plomb argentifère et la fluorine